Hôpitaux face à la canicule : un signal d’alarme pour accélérer les rénovations énergétiques
Une crise révélatrice des faiblesses du bâti hospitalier
Pendant l’été 2025, les établissements de santé ont été durement éprouvés par une vague
de chaleur prolongée. De nombreux hôpitaux, notamment dans les urgences, les maternités
ou les services de soins intensifs, ont vu leurs locaux surchauffer, mettant en lumière des
bâtiments mal isolés ou dotés de systèmes de climatisation insuffisants.
Dans certaines structures, les températures intérieures ont presque égalé celles à
l’extérieur. Des soignants ont raconté devoir improviser des solutions de rafraîchissement «
au fil de l’eau », soulignant l’urgence de moderniser les infrastructures.
Une opportunité de repenser l’investissement énergétique
Cet épisode caniculaire n’est pas seulement une alerte climatique : il est un catalyseur pour
la transition énergétique dans les hôpitaux. Dans un contexte où les finances hospitalières
sont de plus en plus sous pression, la rénovation énergétique constitue un levier essentiel.
● Le dispositif CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) permet de financer jusqu’à
100 % des travaux éligibles dans certains cas, sans avance de fonds.
● Les hôpitaux qui modernisent leurs installations (isolation, éclairage LED, régulation,
systèmes de ventilation optimisés) peuvent cibler des réductions de consommation
importantes — et ainsi diminuer leurs factures sur le long terme.
● Le contrat de performance énergétique (CPEE) est de plus en plus utilisé dans les
hôpitaux, comme en témoigne l’Hôpital Saint Joseph – Saint Luc à Lyon, qui vise à
réduire de 40 % sa consommation énergétique par ce biais.
Des projets concrets à travers la France
Des hôpitaux innovent déjà :
● Le Centre Hospitalier de Rouffach installe une chaufferie biomasse alimentée par
du miscanthus cultivé localement, pour couvrir jusqu’à 96 % de ses besoins en
chaleur et eau chaude
● Le Centre Hospitalier de Carcassonne a créé des ombrières photovoltaïques sur
son parking (1 500 places), générant 5 000 MWh/an et économisant environ 60 000
€/an sur ses factures d’énergie.
Ces initiatives montrent qu’il ne s’agit pas seulement de rénovation passive, mais de projets
énergétiques intégrés, combinant Ces initiatives montrent qu’il ne s’agit pas seulement de rénovation passive, mais de projets
énergétiques intégrés, combinant production, efficacité et innovation.
Pourquoi cet été 2025 pourrait marquer un tournant
1. Pression médiatique et institutionnelle : les défaillances énergétiques dans les
hôpitaux sont désormais visibles.
2. Alignement réglementaire : les obligations pour les bâtiments tertiaires (dont les
hôpitaux) prévoient des réductions drastiques des consommations.
3. Montée des coûts de l’énergie : amortir ces coûts via des rénovations devient une
nécessité économique.
4. Mobilisation des aides : les CEE, les subventions locales ou sectorielles, et les
dispositifs contractuels tels que les CPEE offrent un cadre financier viable.
En conclusion
La canicule de l’été 2025 a mis en lumière les fragilités des hôpitaux en matière de gestion
thermique. Mais c’est aussi une opportunité : le secteur médical peut désormais engager
une transition énergétique ambitieuse, soutenue par des dispositifs de financement (CEE),
des contrats de performance et des projets innovants. Pour les établissements de santé, le
message est clair : rénover aujourd’hui, c’est assurer leur résilience de demain.